maj le 08/06/2008

GUY CHABANT

GR653 : CHEMIN d'ARLES à COMPOSTELLE : VIA TOLOSANA

Etape 09 : ST-GERVAIS

ETAPE 9 (Jeudi 15 MAI) : ST-GERVAIS sur MARE . 7H30 .. 23kms (départ de la Seguinerie)

Notre hébergeur, ALAIN, nous conduit (Morgan et moi) de Joncels à Lunas et Bousquet d'Orb ce qui nous évite 8 bons kms de macadam sans intérêt dit-il. pendant que Morgan, qui était à sec de liquides, prend des billets au DAB, on voit passer deux marcheurs ayant couché ici aux Hotels ou Chambres. Il nous emmène encore 1km plus loin, à la SEGUINERIE (il est 8h40), terminus de la route et début d'un sentier qui va monter de 280m sur moins de 2,5kms.

Le chemin serpente dans les forêts des MONTS D'ORB, passe sur des faux plats et des semblants de cols. Je trouve enfin 3 personnes arrêtées sur un banc, et un randonneur très fatigué qui a sauté l'étape précédente en se faisant mené en taxi à Lunas, et qui me dit aller à l'hôtel Bruyère à St Gervais.
Dans un tournant vers 11h, belle vue dégagée avec un banc et un rocher : c'est l'invitation à une bonne halte, quoique le temps soit toujours frais (18°C) et complètement couvert. Le col du LIOUREL est juste après, avec en contrebas une maison de chasseurs pouvant servir d'abri. Ce col est à 702m, mais on passe par un autre col en replat plus haut (env 760m) 30mn plus tard, ou vous verrez une pancarte vous suggérant de descendre dans une gorge vers un Gite-Etape de SERVIES à 3kms (courage à ceux qui y vont).
Ca continue de monter doucement dans le bois du HAUT DOURDOU, puis celui de RIAL. On est maintenant dans les nuages, dans la brume et dans l'humidité... On serpente d'un versant à l'autre autour de 900 - 950 m d'altitude. je croise nos PAPY & MAMY faisant leu repas assis sur le talus. Moi j'irais faire mon arrêt sur un tas de troncs coupés, un peu avant la route qui mène au Col LAYRAC ( 765m affichés) ; beaucoup de vent !
Pour les assoiffés, il y a un point d'eau à MECLE, mais il n'y a plus que 1h30 et 5kms pour arriver au but de l'étape. Je rattrape Papy & Mamy dans une descente caillouteuse et abrupte qui conduit à la rivière et au pont médiéval ; on a fait au moins 400m de dénivellé négatif depuis le Col du Layrac, et les genoux fragiles sont mis à rude épreuve.
La rue principale de ST GERVAIS est en travaux pour pavage en granit, et on patauge un peu dans le mortier frais. Les copains vont tous au gite municipal, qui semble très bien (une grande maison entourée de pelouse) et très vaste. J'ai réservé au gite BRAS, en plein dans le vieux centre ville, salon au 1ER, 3 petites chambres au 2EME. Propre, repas avec les proprios, mais si mon épouse était là, on ne serait pas resté car elle ne supporte pas les fumeurs et la fumée. Nous serons 4, avec le couple allemand de Fribourg et une Française (qui termine ici et prendra le car scolaire demain matin), PLUS les 2 fameux jeunes baroudeurs allemands (l'un svelte blond avec une queue de cheval, l'autre trapu tête rasée, pas de sacs à dos, mais des besaces en bandoulière).
Quand je suis arrivé, ils étaient là à manger sur les lits d'une chambre, avec un bouteille de vin. Pendant notre repas du soir vers 20h, ils ont repris leur festin, avec une autre bouteille. La patronne leur a offert de la soupe. Ils ont voulu fumer, et on leur a fait signe que ce n'était pas autorisé , ils ont fait des commentaires dans leur langue, que nous n'avons pas compris heureusement, mais qui étaient fort désobligeants d'après l'allemande. Puis le patron a du les inviter à payer, ce que nous tous avions fait naturellement, et là avec un grand sourire et force salutations, ils sont partis tout tranquillement sans payer bien sur, il était 21h30 environ, pour aller dormir on ne sait ou, squatter une maison vide probablement. Ca fait partie des choses drôles ou inimaginables du chemin.
Mes deux vendéennes (le pantalon blanc/rose) ont passé la nuit précédente dans ce gite.
L'église n'est pas visitable, mais au-dessus, via de petites ruelles en pente, on accède aux reste d'un chateau-fort (murailles en partie conservées), dont l'originalité est que tout son centre est devenu un cimetière. Entrer dans ce cimetière permet de contempler de haut tout le village. Marcher sur le chemin sans écouteurs, radio, télé, journaux, c'est vivre merveilleusement en dehors du temps : mais ceux qui vous hébergent eux suivent l'actualité, et c'est eux qui vous parlerons des malheurs de la Chine ici, ou des 10cms de grêle à Toulouse ailleurs.
En me baladant vers 18h00 (à la recherche de épicerie et boulangerie), je vois arriver notre trio (France, Lucille et son père) : Lucille boite totalement, sa tendinite a empirée, ils ont avertis la Mairie de leur arrivée tardive (en principe, jusqu'à 17h maxi) et la secrétaire les attend (ça mérite d'être souligné), elle ira voir un docteur qui lui ordonnera un repos complet de 4 jours minimum (elle fera les 4 étapes suivantes en taxi jusqu'à Castres)