Troisième Etape

Départ en plein soleil de midi , pour une nouvelle étape à travers la Plaine des Sables ; beaucoup ont du courir sur ces 2 ou 3 kms pratiquement plats et sableux. Moi, je marche   J'ai appris , par un conversation avec un autre randonneur (à la fin du raid) , qu’un de ses copains, très sportif, qui était parti pour faire le raid en 25H , s’était cassé la figure ici même , en courant il s’est fait bêtement un croche pattes , est tombé , s’est blessé le genou , et il a abandonné vers le Piton TEXTOR avec un genou enflé gros comme " ça " !

Dans cette longue ligne droite, on essaie de fixer au loin ceux qui monte dans le rempart, et on regarde de temps en temps en arrière pour voir les quelques derniers qui vous suivent.

J’atteint le point culminant du raid , l’Oratoire STE-THERESE ( 2411m) vers 13H

Comme toutes les après midi , le ciel se couvre progressivement ; il  fait déjà gris complétement au Piton Textor ; la brume monte à toute vitesse de la faille de la rivière Langevin. C’est un spectacle saisissant , même pour moi qui suis habitué à cette vision.

Ensuite , c’est la descente cool par un large sentier qui traverse les pâturages de la Plaine des cafres ; il y a de nombreux passages d’échelles à chaque franchissement d’une clôture. J’avais pris la suite d’une groupe dont le rythme me convenait , mais je m’en suis éloigné , d’une part à cause de la poussière du chemin ( c’est marrant quant je l’ai fait il y a 10 ans en sens inverse avec ma femme, c’était tout boueux ! ), et parce que ces échelles génèrent des mini bouchons , inutile de s’agglutiner à plusieurs au pied de ces échelles.

Le chemin de terre devient ensuite, comme c’est hélas souvent le cas dans nos plaines de Picardie, une chemin d’exploitation agricole goudronné , sur plus de 4 kms , ce que je n’apprécie pas du tout. Je déteste marcher sur du goudron avec mes chaussures de randonnée ( des SALOMON X-trick montantes, pas de PUB svp ) ; ce goudron continue jusqu’au camp de contrôle de MARE A BOUE.

A cette heure-ci , très peu de spectateurs le long de la route nationale , ils sont tous repartis, les champions sont passés il y a bien longtemps. D’ailleurs, dans ma petite tête , je calcule que ceux-là sont probablement en haut de la ROCHE ECRITE , c’est y pas incroyable ?

Donc , il est plus de 16h quand j’arrive au camp de MARE-A-BOUE , et voici parvenu au 1/3 du parcours ( en distance )

Bien qu’il soit 16H , vous ne le croirez pas, une spectacle gargantuesque s’offre à moi : je me découvre une bonne petite fringale , attisée par la vision de deux magnifiques barbecues ou rôtissent de belles cuisses de poulet.

C’est le seul endroit ou je mangerais un vrai et bon repas, appétissant , avec riz et viande bien chauds, avec DEUX superbes cuisses de poulet bien rôties !.

Et comme la quinzaine de randonneurs paisibles et attardés comme moi dans ce lieu, nous mangeons étendus dans l’herbe verdoyante de la prairie , rêvant au delà des nuages gris aux plages qui nous attendent la semaine prochaine.