Le BREAK central

Un plan de l’ECOLE de Cilaos , plaçé à l’entrée des lieux , aurait été fort utile, car à cette heure tardive ( il est MINUIT ) , il faut questionné plusieurs personnes, pour découvrir ou sont : les sacs personnels, les W-C , les dortoirs, les douches, le restaurant , etc.

De mon point de vue ( nous sommes parmi les derniers arrivants ) , CILAOS est le pire " POSTE " du raid :

  • Ce que l’on me sert au restaurant est insipide, le cuisse de poulet est blême , elle est presque froide ainsi que le riz.
  • L’ HORREUR des Douches et des toilettes : tout est envahi d’eau , il y a une immense flaque de plus de 50 m2 sur 2 à 3 cms d’épaisseur. Qui plus est ce marécage déborde jusque dans le dortoir d’à coté, qui est celui des filles , ; je les plains , ces personnes du sexe opposé ! Impossible d’aboutir aux douches ou WC sans se mouiller les pieds. Je tente une excursion jusqu’aux douches communes, la flaque noie les pieds des bancs ; il faut déposer ses habits ( les sales et les nouveaux propres ) là dessus, avec le risque que ça glisse à terre, et donc que tout soit entièrement trempé ! je vais tâter la douche ; ni eau chaude , ni tiède, tout est froid, et à minuit , tout semble glacial. J’abandonne l’idée de me doucher, et j’admire les 2 téméraires qui venaient juste de sortir de la douche ! (ce sont probablement les derniers à oser ! )
  • Les 5 toilettes sont bouchées de façon inimaginable ! Certaines cuvettes remplies avec toute sorte de papier, jusqu’au ¾ ! AH , je plains les personnes qui devront nettoyer demain tout ce merdier et rendre les locaux propres au directeur de l’école ! Comment peut-il y avoir des raiders aussi nombreux et dégueulasses pour mettre les lieux dans cet état !?
    A ce propos , je suis également scandalisé par le nombre de raiders qui égrènent au long du sentier leurs détritus : principalement bouteilles plastiques, et tout les papiers d’emballage de nourriture. Or , cela ne leur coûterait rien de conserver les quelques grammes de ces déchets dans le sac ou la poche, et les déposer au prochain poste de contrôle ! Cette malpropreté trop fréquente me rend malade, le raider ne semble hélas pas imprégné autant que le randonneur classique , du respect absolu de la nature. Celui qui regarde trop son chronomètre ne semble pas savoir admirer la beauté de la nature, car sinon, il éviterait de la souiller.
  • Compte tenu de ma fatigue, je voulais me faire masser , mais tous les masseurs étaient occupés et il y avais une file d’attente trop longue à mon goût.

    Malgré des témoignages très " noirs " sur les dortoirs, je décide de tenter de me reposer une ou deux heures, et j’entre , au hasard , avec le maximum de discrétion , dans l’un des 4 dortoirs , le N°3.. Il y a une lumière diffuse qui permet de découvrir les lieux : un immense dortoir, avec au moins 50 lits. Je découvre du regard au plus 2 ou 3 lits vides, dont certains dans un état guère utilisable ( très déglingués si vous voulez) . Par chance , il y en a un qui me convient. Je m’y étend, sans utiliser la couverture car j’estime qu’il fait assez chaud là dedans ! Contrairement aux racontars, c’est assez silencieux, il n’y a pas de braillards , de causeurs , seulement un petit ronfleur ( 2 sur 8 à l’échelle Richter).

    Je ne restera là que 1H1/2 , sans vraiment dormir, car les jambes me démangent , et le lit de camp n’est pas très confortable ( c’est toujours creux ces trucs là ). Et mon rythme de marche m’interdit de m’attarder ici, si je veux avoir une petite chance d’arriver dans les délais, il me faut reprendre le mors tant que j’en suis capable.

    Je ressort donc , rassemble mes affaires , me rhabille , et vais déposer mon sac intermédiaire ( qui était commun avec mon fils Matthieu ) sur le tas de sortie.

    Je constate que les masseurs sont maintenant libres , moins de la moitiés ont un " client ", les autres chantent des chansons paillardes à tu-tête.

    Je m’empresse de me pointer sous leur tente , je demande poliment à être soigné, et ENFIN VOILÀ LE MOMENT LE PLUS DELICIEUX , qui fait oublier tous les points noirs de CILAOS.

    Une assez jeune et mignonne " métisse " , avec une belle natte noire, me prend en mains ;

    Pendant plus d’une demi-heure, elle va masser avec une infinie patience , d’abord mon mollet droit , puis mon gauche , puis mes cuisses.

    Je croyais qu’on nous avais obligé à emporter de la pommade ( genre ALGIPAN ) justement pour être consommée ici ; mais non , ça ne sert à rien , les masseurs n’utilisent que de l‘HUILE qu’ils ont avec eux.

    Et pendant qu’elle masse , elle cause , elle cause , …. ; j’apprend que la plupart des masseurs , comme elle , ne sont pas des masseurs professionnels ; mais , soit des professions paramédicales ( je crois qu’elle m’a dit qu’elle était infirmière ) , soit des élèves ou stagiaires kiné , etc …Et l’an passé elle avait fait le Grand Raid , et avait terminé honorablement.

    Comme dit le proverbe, les meilleurs moments ont toujours une fin !